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L'invention d'une identité

C'est sous l'influence d'un mouvement littéraire, le Félibre, et de sa variante locale portée par Joseph d’Arbaud et le Marquis Folco de Baroncelli-Javon) que s'est construit  ce qui fait la spécificité de la culture camarguaise et son identité.

Le Félibrige est une association, née en Provence en 1854, qui a pour objectifs la sauvegarde, l’illustration et la promotion de la langue et de la culture spécifiques des pays d’oc par l’intermédiaire notamment de la littérature, du théâtre… La philosophie du Félibrige trouve sa source dans l’oeuvre de Frédéric Mistral.

Dans cette mouvance, en Camargue, Joseph d’Arbaud (1874-1950) et le Marquis Folco de Baroncelli-Javon (1870-1943), les « manadiers-poètes », glorifient les élevages de taureaux et de chevaux et étendent la popularité du monde gardian dans la région, en France et à l’étranger. En 1909, l’association de la « Nacioun Gardiano » est créée. Elle a pour but de maintenir et de glorifier le costume, les us et les traditions du Pays d’Arles, de Camargue et des pays taurins, poursuivre la diffusion de la langue d’oc et propager la doctrine félibréenne contenue dans l’oeuvre de Mistral et de ses disciples.

A tous ces marqueurs de l'identité camarguaise, il faut ajouter les jeux et les tradtitions liées au monde du taureau Camargue :

  • le monde de la bouvine  c'est à dire l’ensemble du milieu taurin autour du taureau Camargue (raço di biòu) et l’aire géographique d’extension de son élevage et des jeux qui l’entourent,
  • et tout particulièrement la course camarguaise, une manifestation tauromachique propre au Midi de la France (basse Provence et Languedoc oriental).

 

La croix de Camargue

En 1924, Hermann Paul, peintre et sculpteur, crée la croix de Camargue. Inspirée d’une croix latine, elle incarne les trois vertus fondamentales de la chrétienté : la foi (croix), l’espérance (l’ancre) et la charité (coeur). Les extrémités de la croix se terminent en tridents qui symbolisent le gardian. La croix se décline en bijoux ou en sujet d’ornementation pour les maisons.

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Le costume

Porté lors des fêtes ou des cérémonies, il existe aujourd’hui trois types de costume d’Arlésienne : le costume « en cravate », le costume « en ruban » et le costume « de cérémonie » réservé aux mariages et aux grandes occasions. Le costume « en cravate », ou costume de Mireille, est notamment porté par
les jeunes filles jusqu’à l’âge de 16 ans.

En 1930, afin de célébrer le centenaire de la naissance de Frédéric Mistral, le comité des Fêtes d’Arles décide de l'élection de la première reine d'Arles. Acceptée et reconnue par les élus et les habitants du Pays d’Arles, elle est la représentante officielle de la langue, des coutumes et des traditions du peuple provençal. Depuis 1930, vingt trois reines se sont succédées. La Reine et ses Demoiselles d’Honneur ont un rôle actif dans la plupart des manifestations populaires.

La tenue de gardian se compose d’un pantalon en "peau de taupe" généralement de couleur beige, gris ou marron et orné sur le côté d'un mince galon noir. Il se porte avec une chemise de couleur vive, imprimée de petits motifs dont le col est fermé par une cravate ou une cordelière. Lors des représentations et des cérémonies, le gardian porte également une veste de velours noir, doublée de soie cramoisie, et un chapeau de feutre à large bord, appelé « Valergues ».

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Le pèlerinage des Saintes-Maries-de-la-Mer

Aux Saintes-Maries-de-la-Mer, chaque année depuis 1448, le 25 mai et le dimanche le plus proche du 22 octobre, se déroulent les pèlerinages qui célèbrent les saintes Marie-Jacobé et Marie-Salomé. Il existe plusieurs variantes à la légende des Saintes. La vénération d'un puits sacré à l'endroit de l'église actuelle, l'invention officielle des reliques des saintes en 1448 par le roi René font que le pèlerinage des Saintes-Maries a toujours été suivi avec ferveur. Depuis 1935, le 24 mai, les gitans célèbrent également leur patronne, Sara. Dès lors, le pèlerinage donne lieu à d'importants déplacements des communautés gitanes et tziganes. Le pèlerinage a un impact touristique majeur.

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Les fêtes traditionnelles

Chaque année, dans tous les villages et hameaux, se déroulent les fêtes votives et patronales, et les fêtes dites « de la maintenance et des traditions » généralement organisées à Arles ou aux Saintes-Maries-de-la-Mer.

La première fête du costume eut lieu en 1903, et la première «fèsto vierginenco» en 1904, toutes deux instaurées par Frédéric Mistral. La fête des gardians constitue l’un des points forts de la vie traditionnelle arlésienne. Jadis, c’était une simple fête corporative comme il en existait beaucoup.

On peut également citer la Course de Satin, pratiquée depuis 1529. Elle s’est perpétuée en Pays d’Arles jusqu’à la Révolution, puis la Confrérie des Gardians de Saint Georges la perpétua jusqu’au début du 20e siècle. Elle se court maintenant dans une manade, lieu idéal qui symbolise l’esprit de cette
manifestation.

Chaque fête est toujours l’occasion de se retrouver, mais aussi de se montrer et d’affirmer son appartenance au territoire camarguais et à sa culture. Les chevaux, les taureaux, la langue provençale et les costumes sont particulièrement mis à l’honneur. Le folklore, très présent lors de ces fêtes, est un référent positif, extrêmement valorisé et lié à toutes les manifestations publiques.

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Les férias

Chaque année, Arles organise une feria de Pâques (avril) et une feria du Riz (septembre). La ville des Saintes-Maries-de-la-Mer organise une feria du cheval (juillet) et une feria « biou y toros » (août).
Les taureaux de corridas sont des taureaux de « combat » élevés localement ou achetés en Espagne. Les ferias se déroulant sur plusieurs jours sont l’occasion de nombreuses festivités. Elles attirent un public local et touristique très nombreux.

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Les savoir-faire

Jadis, les pâtres et les gardians passaient leurs veillées à graver les cornes des taureaux, dont ils faisaient des poires à poudre ou des flacons à huile d’olive. Les motifs évoquaient alors le soleil, le taureau, la croix des Saintes… Les colliers de sonnailles, les clavettes et les mourrau étaient également richement décorés. Aujourd’hui, l’art populaire camarguais a disparu.

Cependant, certains savoir-faire, surtout liés à la bouvine, continuent d’être transmis. Quelques manadiers détiennent les secrets de la fabrication du seden, et tentent encore de les transmettre à de rares passionnés : ce lasso, fait de cordes de crin tressées, est un outil traditionnel, référent de la part équestre de la bouvine. Considéré, pour sa fabrication artisanale, comme un objet d’art, il n’est aujourd’hui fabriqué que de manière industrielle, notamment en raison de la rareté de sa matière première : le crin de jument.

D’autres techniques et savoir-faire traditionnels ont moins de chance : la confection des toits en roseau,la récolte manuelle de la fleur de sel, la fabrication des crochets de raseteurs, des tridents, des selles camarguaises, le travail de l’osier, le maniement de la partègue et l’utilisation du nego-chin tendent àdisparaître au profit de fabrications massives, voire industrielles, et de l’utilisation de matériels et matériaux moins onéreux, plus simples, ou adaptés à un nouveau mode de vie.

Quant à la monte gardiane, indissociable de l’élevage extensif camarguais, elle a cependant évolué vers « l’équitation camargue », tout en restant une monte de travail authentique. Elle est aujourd’hui officiellement reconnue par la Fédération Française d’Equitation.

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Les manadiers-poètes de Camargue

Le Marquis de Baroncelli

Toute sa vie durant, le Marquis de Baroncelli mènera de nombreux combats pour les peuples opprimés. En 1935, il permettra l’officialisation de la participation des gitans au pèlerinage des Saintes-Maries-de-la-Mer. Par ailleurs, il suscitera la création ou la formalisation de symboles représentant l’identité de la Camargue : croix de Camargue, costume de gardian

 

Joseph d’Arbaud

Joseph d’Arbaud, particulièrement connu pour son oeuvre «la Bête du Vaccarès», est un poète apprécié, qui évoquait dans ses écrits une Camargue profonde et pure.

 

Carle Naudot

Carle Naudot (1880-1948), surnommé « Lou Camarguen », membre de la Société d’ethnographie française, du Félibrige et de la Nacioun Gardiano, a lui aussi défendu et vivifié les traditions camarguaises, par l’écriture et la photographie. Il a laissé deux ouvrages d’un grand intérêt ethnographique : « le seden » et « Camargue et gardians », ainsi que de nombreux clichés, dont des portraits, des paysages, des scènes de la vie quotidienne mais aussi des évènements tels que la construction du bac de Barcarin ou la disparition du phare de Faraman. Il est le premier véritable ethnographe de la Camargue, essentiellement gardiane, et est reconnu comme tel, garant, par son travail, de son authenticité.

 

Certains des ouvrages cités sont en vente à la boutique du Musée de la Camargue

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Parc naturel régional de Camargue - Mas du Pont de Rousty - 13200 Arles - Tél. 04.90.97.10.40 - contact@parc-camargue.fr

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